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retiré des affaires

Ils allaient poser le pied sur le seuil de la première galerie, lorsqu’un autre veilleur, affolé, fit soudain irruption en bousculant le gardien-chef qui fut projeté contre le mur.

— Quoi ?… qu’est-ce qu’il y a encore ? s’écria une grosse voix enrouée.

Logarec et Bartissol se tenaient prudemment l’un derrière l’autre.

L’homme, bouche bée, regardait son chef sans parvenir à articuler un mot.

— Expliquez-vous à la fin, ordonna le supérieur… Vous avez vu quelqu’un ?…

— Eux… chef, bredouilla le veilleur… en désignant Logarec et Bartissol… Je les ai aperçus… ils couraient… et puis, derrière eux, un moment après… quelque chose est apparu… on aurait dit un homme, mais je ne suis pas bien sûr… cela ne faisait pas de bruit… on aurait juré…

— Où étiez-vous ?

— Là, dans la salle des Bijoux Anciens…

— Et ce… que vous avez vu, venait d’où ?

— De là-bas, répondit le veilleur, en montrant l’enfilade des salles…

— Mais, il fallait appeler, couper la retraite à cet homme, si homme il y a… où est-il allé ?

Le fonctionnaire eut un geste vague…

— Je crois qu’il est descendu, dit-il.

— Alors, les veilleurs d’en bas l’auront vu sortir…, qu’on aille les chercher… ou plutôt non… je vais les faire monter.

Et il appela :

— Heurtebize !… Papillon !…

Deux gardiens somnolents montèrent pesamment l’escalier. Ils n’avaient rien vu et considéraient, ahuris, un peu narquois, ce groupe de quatre hommes dont trois étaient livides.

— Alors, par ici, s’écria le chef en se frappant le front…