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mémoires d’un cambrioleur

— Mais non… je vous assure… Vous avez bien entendu parler des aérolithes ?…

— Non… qu’est-ce que c’est que ça ?

— Ce sont des pierres… des pierres qui tombent du ciel…

Édith n’était pas très convaincue. Elle me regardait avec méfiance, mais n’osait mettre en doute ma parole…

— En effet, conclut-elle. Si ces pierres tombent du ciel, comme vous dites, elles doivent évidemment porter bonheur… Montrez-moi donc un peu comment c’est fait ces pierres-là ?

— Une autre fois, Édith… Mon gris-gris est cousu dans une double enveloppe très dure… c’est toute une affaire que de le développer… Je vous promets de vous le montrer demain…

— Vous m’en donnerez bien un petit morceau ?

— Si vous y tenez…

— Bien sûr que j’y tiens… une pierre qui vient du ciel !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Édith était tenace et je savais bien qu’elle ne me laisserait point de répit que je ne lui eusse donné un morceau de mon amulette.

Je me procurai donc un caillou quelconque que je lui présentai le lendemain.

Oh ! ce n’est que cela, s’écria-t-elle. Ce n’est pas bien beau… Enfin, puisque ça porte chance.

Je cassai le caillou au moyen d’un marteau et j’obtins ainsi deux éclats. J’en donnai un à ma maîtresse et serrai l’autre précieusement dans le petit sachet d’où j’avais préalablement enlevé le diamant.

J’avais mis le Régent dans mon porte-monnaie, mais il était indispensable que je trouvasse une cachette plus sûre, car Édith, curieuse comme toutes les femmes, ne manquerait certainement pas de le découvrir…

Où le mettre, grand Dieu !

J’eus l’idée de le coudre dans la doublure de mon