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XV

où le hasard se met une fois de plus de la partie

Vous n’attendez point, n’est-ce pas, que je vous décrive par le menu les diverses phases de cette nouvelle lune de miel…

Elle fut ce qu’elle est ordinairement dans ces rabibochages amoureux : ardente, enivrante, affolante…

Édith repentante sut racheter ses torts et se les faire pardonner… Elle arriva même, pendant quelques jours, à me faire oublier le Régent.

Hélas !… il fallut vite déchanter !

Un beau matin, en fouillant dans mon portefeuille, je m’aperçus qu’il n’y restait plus qu’une pauvre petite banknote de cinq livres…

Nous avions vécu, ma maîtresse et moi, sur ce qu’elle avait conservé de mes deux mille francs et aussi sur la bourse du Révérend Patterson. Il fallait absolument que je trouvasse de l’argent. Un cambriolage seul pouvait me tirer d’affaire, mais je dois dire que le souvenir de ma dernière expédition me rendait très circonspect.

Je n’osais pas avouer ma gêne à Édith, car les femmes, si aimantes soient-elles, acceptent assez mal ces confidences.

Je résolus, encore une fois, de m’en remettre au hasard. J’annonçai à ma maîtresse que je serais absent toute la journée…

Édith me regarda d’un air tout étonné :