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XIV

la première rencontre que je fis
sur le sol anglais

Le Good Star devait, je l’ai dit, partir à deux heures de l’après-midi. En causant avec quelques matelots, anglais comme moi, j’appris qu’il se rendait directement à Londres, après escale au Havre.

Décidément, j’étais servi à souhait.

J’attendais cependant avec une inquiétude que l’on devine le moment où on larguerait les amarres et, tout en m’employant à bord le plus activement possible, je jetais de temps à autre un regard vers le quai.

C’était là que pouvait surgir l’ennemi, sous forme d’un détective ou d’un agent de la police officielle. Par bonheur, la pluie s’était remise à tomber et les quais étaient absolument déserts.

Un peu avant midi, j’eus une vive émotion. Deux hommes d’apparence assez louche s’étaient présentés à bord et avaient demandé le capitaine. Enfin, ils quittèrent le bateau, et ce furent les deux seuls visiteurs que nous eûmes sur le Good Star.

Manzana, comme bien on pense, n’était pas tranquille. à fond de cale et il éprouva le besoin de passer la tête par une écoutille, afin de s’assurer que j’étais toujours sur le pont.

Le capitaine l’aperçut.

Il eut un geste de colère, puis appelant le maître d’équipage, lui donna rapidement quelques ordres. Bien-