Page:Galopin - Mémoires d'un cambrioleur retiré des affaires, 1922.pdf/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
mémoires d’un cambrioleur

— Vous ?… vous êtes mon collègue… Du moment que je montre ma carte, cela vous dispense d’exhiber la vôtre…

— Parfait… et ensuite ?

— Ensuite… ensuite !… je ne sais pas moi… tout dépendra des circonstances… il est bien difficile, dans ces sortes d’affaires, de prévoir comment cela tournera… Je n’ai qu’une crainte.

— Laquelle ?

— C’est que le patron de l’hôtel ne nous fasse accompagner à la chambre 34.

— Vous devez vous y attendre…

— Cela gâterait tout…

— Et si nous arrêtions l’homme quand il sortira ?

— Non, c’est stupide ce que vous proposez là… La foule s’amasserait, nous serions obligés d’aller au poste… là, on fouillerait notre voleur et le diamant serait confisqué.

— Alors, si nous abordions carrément le type dans la rue en le menaçant, s’il ne nous rend pas le diamant, de le conduire au commissariat.

— Toujours la même chose, mon cher… Au bruit de la discussion des gens nous entoureraient et l’affaire serait manquée…

— Il faudrait pincer ce vilain individu, le soir, dans une rue déserte.

— Oui, mais nous n’aurons pas cette chance, croyez-le.

Tout en parlant, nous faisions les cent pas devant l’hôtel.

— Ma foi, dis-je… risquons le coup maintenant ; nous allons bien voir… vous êtes prêt à me seconder ?

— Il le faut bien, puisque nous sommes associés.

— Oh ! ne me le faites pas à l’association, n’est-ce pas ? Vous voulez votre diamant… moi aussi, et si nous le retrouvons, j’espère que, cette fois, vous ne chercherez plus à me l’enlever.