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longue étendue, que l'on n'en voyoit pas plus l'extrémité que celle des ſables des déſerts : la verdure qui couvroit la montagne, les ruisſeaux dont elle étoit arroſée, la fraîcheur que l'ombrage des arbres touffus y procuroit, l'émail des fleurs qui embaumoient l'air de leur odeur, le doux concert des oiſeaux qui y faiſoient leur ſéjour ordinaire; & enfin la beauté des cyprès, des pins, des ſapins, & des platanes plantés ſi près les uns des autres, qu'ils sembloient ſe donner la main & n'être là que pour faire honneur à ceux qui venoient y chercher du repos, rendoient ce lieu ſi charmant, que le Sultan ne put voir tant d'agrément réunis, ſans s'imaginer être dans un paradis terreſtre.

Au milieu de ce jardin, formé