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avoit, & qu'il conſidéroit comme des rejetons par leſquels il devoit revivre. À l'âge qu'ils avoient l'un & l'autre, ils ne manquoient ni de courage, ni de lumires ſuffiantes pour ſe conduire eux-mêmes. Comme ils ne fioient néanmoins aux grands biens, qui ne pouvoient leur chapper, & que par emportement de jeuneſſe, ils faiſoient de grandes dépenſeſs, & paſſoient leurs plus belles années danſs la débauche & dans l'oiſiveté, le pere qui les aimoit tendrement, & vouloit tâcher de les mettre dans le bon chemin par ſes conſeils, leur dit : Mes enfans, vous n'avez pas éprouvé quelle eſt la peine d'acquérir des richeſſes; c'eſt pourquoi vous êtex excuſables de n'en pas connoître la