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paſſé de prvinces en provinces, il étoit auſſi peu embarraſſé de ſe mettre en chemin pour aller à l’extrémité d’une quatrieme partie de la terre, que s’il n’eût eu à faire qu’un voyage d’une ſemaine. Auſſi, par les peines & par les fatigues qu’il ſ’étoit données, il avoit amaſſé de grandes richeſſes, tant en argent qu’en poſſessions, & en beſtiaux.

Après une vie d’une aſſez longue durée, ſe voyant les cheveux blancs, foible, voûté, & accablé d’incommodités, il connut fort bien que la mort approchoit, & que ſes intimités lui marquoient ſuffſamment qu’il devoit ſonger à partir de ce monde, & abandonner toutes ces choſes. Pour s’y diſpoſer, il appela deux fils qu’il