Page:Gagneur - La part du feu.pdf/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus parfait. Aujourd’hui, il n’est pas de grandes fortunes mobilières, de grands comptoirs, de grands bazars, de grandes usines, de grandes entreprises quelconques qui ne soient le produit d’une association de capitaux, d’une mobilisation de la propriété, mais cette mobilisation est défectueuse, par ce qu’elle ne reconnaît pas les droits de l’ouvrier.

Or, désormais, si la bourgeoisie veut conserver les fortunes que cette mobilisation lui a procurées, il faut qu’elle concède au travail une portion des privilèges exclusifs du capital, en lui accordant dans ces entreprises industrielles le droit de représentation et de participation aux bénéfices. Alors, plus de grèves, car l’ouvrier aura intérêt à travailler le plus possible ; car ce sera le comité de direction, où il aura ses délégués, qui règlera les heures de travail et le prix du salaire ; car, au lieu d’être divisés, l’intérêt du travailleur et celui du patron seront confondus. Ainsi cesserait l’antagonisme entre les classes ; ainsi s’augmenterait notablement la richesse générale.

— Je comprends ! je comprends ! Joli, ton remède ! Au lieu d’être maître absolu dans mon usine et dans mes terres, je ne serais plus qu’un simple actionnaire.

— C’est cela même, mon cher, à moins que tu ne sois reconnu comme le plus capable, et qu’à l’élection, ce qui n’est guère probable, tu ne sois nommé directeur.

— Et tu prétends respecter la propriété ?