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tement la berloque. Qu’est-ce que tu me chantes là ? C’est du communisme !

— Pardon, mon cher Furibus, personne n’est plus éloigné que moi du communisme. Et si je cherche une solution au mal qui nous menace, c’est précisément par horreur du communisme. Je regarde le communisme comme le système social le plus faux, le plus opposé à la nature humaine et au progrès. Le communisme pour moi, c’est la barbarie, car c’est la négation de tous les droits, la suppression de tous les mobiles d’activité : intérêt privé, ambition, esprit inventif, initiative individuelle, responsabilité personnelle. Le communisme conduit nécessairement à l’insouciance, au fatalisme du sauvage et du barbare. L’activité humaine n’étant pas entretenue, stimulée par l’émulation des intérêts, des aptitudes et des efforts, se ralentit forcément, s’énerve et fait place au sommeil funeste de l’indifférence. Au lieu de développer la liberté et les lumières, le communisme engendrerait plutôt l’oppression et l’obscurantisme. En effet, l’obéissance passive, une foi religieuse, impossible aujourd’hui, pourraient seules garantir le travail et maintenir le niveau de la production. Enfin, comme l’égalité n’est pas dans la nature, la différence des aptitudes, des intelligences et des caractères entraînerait fatalement l’inégalité des conditions et des fortunes. Le principe de la communauté est donc essentiellement subversif, en ce qu’il viole la proportionnalité, qui est la justice, et mène à la confusion de tous les rapports sociaux.