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retrouvons dans nos sociétés modernes. Sont-ce bien les Prussiens qui nous ont vaincus ? Non. La première cause de nos désastres, c’est l’affaissement de la nation française par l’excès du despotisme, du sensualisme et du bigotisme.

Nous ne pouvons nier notre décadence, puisque cette bourgeoisie, d’où sortirent les géants de 89, n’a pu, dans ces derniers temps, donner à la France ni un homme de guerre ni un véritable homme d’État. Quant au peuple, aussi sceptique maintenant que la bourgeoisie, excité par le spectacle de son luxe, il se rit des mots creux dont elle voudrait encore le bercer ; il lui faut sa place au banquet et les satisfactions matérielles que réclament ces natures énergiques. Donc le problème actuel palpitant est celui-ci : trouver le moyen de satisfaire à ces nouvelles exigences, découvrir une combinaison économique qui augmente la richesse en faisant disparaître, sans léser personne, l’antagonisme du capital et du travail, du patron et de l’ouvrier.

— Parfait ! parfait ! s’écria ironiquement Furibus. Trouve le moyen d’augmenter la richesse, de manière à satisfaire tout le monde, et je serai le premier à accueillir ta découverte.

— Le moyen est trouvé.

— Allons, pensa Furibus, le malheureux est encore plus malade que je ne le supposais. Bah ! exclama-t-il, aurait-on découvert quelque nouvelle Californie ?

— Mieux que cela.