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foi, de votre éducation et de votre désir de me rendre ridicule.

Non, Monsieur, la haine et la jalousie n’ont point, comme vous le dites sans le croire, dirigé ma plume contre madame de Maintenon, j’ai été guidée par l’amour de la vérité. J’ai puisé tout ce que j’ai dit de cette femme extraordinaire, dans des manuscrits authentiques et fidèles ; je n’en ai rien dit que de vrai ; si j’avais commis une seule faute en parlant d’elle, vous n’auriez pas manqué de m’en faire un crime.

Si quelque passion peu délicate m’avait engagée à écrire contre votre héroïne, j’aurais parié de sa conduite et de ses mœurs, avant et pendant qu’elle fut l’épouse de Scaron : j’aurais parlé de ses liaisons et de ses brouilleries avec Ninon de Lenclos, dans laquelle Gourville trouva une dépositaire fidèle, tandis qu’il ne rencontra qu’un fripon dans un prêtre, grand pénitencier. Les matériaux ne m’auraient pas manqué : et je ne l’aurais pas calomniée, comme vous nous l’êtes permis à mon égard.

Vous n’aimez point Mme de Montmorency, cela ne m’étonne point : elle était, comme je l’ai dit dans mon ouvrage, la femme la plus franchement vertueuse de la cour de Louis XIV, et c’est un témoignage que ce Monarque lui-même lui a rendu : ainsi, vous faites de moi, contre votre gré, un éloge très-flatteur (et dont je vous remercie sincèrement), quand vous dites qu’elle est mon interprète.

Vous plaisantez, Monsieur, sur la révocation de l’édit de Nantes (je vois bien que la