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freux de deuil, où

 Pour venger Dieu de ses fiers ennemis,
Au signal tout-à-coup donné pour le carnage,
Cent mille faux zélés, le fer en main, courans,
Allèrent attaquer leurs amis, leurs parens,
Et, sans distinction, dans tout sein hérétique,
Pleins de joie, enfoncer un poignard catholique.
Boileau.

Abandonnez donc, Monsieur, le rôle abominable de délateur, suivez les conseils de cet auteur immortel, dont quelques vils et méprisables folliculaires

À l’œil timide et louche,
La Henriade.

essaient vainement de ternir la gloire, dont ils ne peuvent soutenir l’éclat. S’il vivait ! Les conseils de cet immortel auteur sont dictés par la plus tendre humanité, et mériteraient d’être gravés dans tous les temples de l’Univers, ainsi qu’ils le sont dans tous les cœurs honnêtes :

À la religion discrètement fidèle,
Sois doux, compatissant, sage, indulgent comme elle,
Et sans noyer autrui, songe à gagner le port ;
La clémence a raison, et la colère a tord.
Voltaire.

C’est un malheur, dites-vous, Monsieur, attaché à la mémoire de Fénelon, d’être mon héros et celui d’une certaine classe d’hommes, de l’affection desquels ils s’étonnerait beaucoup s’il revenait au monde. Je ne suis pas étonnée que ce soit vous qui le disiez.

Mais il me semble que la mémoire de Fénélon est à l’abri de tout malheur, et que quiconque entreprendrait de la flétrir, se couvrirait d’un opprobre ineffaçable. Com-