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DES DIVERS MOUVEMENTS

rotation plus ou moins accusés, peut-être par le retentissement secondaire qu’elles ont sur l’isthme encéphalique. Les lésions de ce dernier organe sont, en effet, celles qui provoquent le plus sûrement ces mouvements anormaux.

Les phénomènes si singuliers de la rotation des animaux furent observés pour la première fois par Pourfour du Petit sur des chiens. Ce savant ayant incisé sur ces derniers animaux un des pédoncules cérébelleux moyens, jusque dans la moitié de son épaisseur environ, vit chacun de ses sujets d’expérience « tourner comme une boule » autour de son axe longitudinal, à la manière d’un tonneau placé sur un plan incliné. C’est ce genre de rotation que les physiologistes désignent sous le nom de roulement.

Après la découverte de Pourfour du Petit, Serres observa et publia un cas pathologique de roulement confirmant les observations de ce physiologiste. Dès lors de nombreuses expériences furent entreprises par Magendie, Flourens, Longet, Schiff, Vulpian, etc., dans le but de provoquer artificiellement et par suite d’expliquer les faits précédents. Le roulement n’est plus contesté aujourd’hui, car il suffit de prendre un lapin et de pratiquer une piqûre avec un stylet dans le pédoncule moyen du côté droit, par exemple, pour voir le sujet s’échapper brusquement de vos mains et tourner sur son axe longitudinal de gauche à droite.