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VALEUR DIAGNOSTIQUE DES MOUVEMENTS

près cette opinion, le mouvement de rotation devrait toujours se faire du côté opposé à la lésion. Cependant l’observation clinique démontre que dans le plus grand nombre des cas, la rotation s’effectue du côté correspondant au siége du cœnure.

M. St-Cyr admet que l’entrecroisement a lieu, comme le dit Longet, et qu’il n’y a pas de désaccord avec les faits cliniques. Pour le démontrer, ce professeur se rattache à la théorie suivante qui, si elle n’est pas vraie, est au moins ingénieuse. Soit un cœnure logé dans l’hémisphère cérébral gauche. « Le ver y produit une irritation morbide qui, passant par la moelle allongée, va se répandre par les filets nerveux à courant centrifuge dans les muscles du côté droit du corps ; elle y détermine une activité plus grande que dans les muscles du côté opposé, lesquels continuent à fonctionner sous l’influence d’une stimulation normale ; dès lors, l’équilibre se trouve rompu et l’action musculaire, plus énergique à droite, pousse invinciblement l’animal à gauche, c’est-à-dire du côté regardant le centre du cercle décrit par le sujet. »

D’après ces explications, on voit combien on doit être réservé quand il s’agit d’interpréter des phénomènes morbides aussi peu connus que le sont ceux de l’encéphale. Toutefois, je ne puis m’empêcher de présenter une opinion ayant l’avantage d’expliquer le mouvement du côté opposé au cœnure et