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CAUSE DES MOUVEMENTS

fausses par une considération que fait valoir Brown-Séquard en proposant en même temps une nouvelle théorie. D’après ce physiologiste, les mouvements anormaux se produisent sous l’influence d’une simple piqûre de parties diverses du système nerveux ou de lésions très peu étendues, telles que celles qui résultent de l’arrachement des racines du nerf facial. Il est impossible que de semblables lésions puissent produire des paralysies assez étendues et assez durables pour expliquer de pareils désordres.

D’un autre côté, les expériences de Brown-Séquard sur la moëlle épinière ont fait voir que la moindre piqûre dans un point de cet organe suffit pour provoquer une vive irritation de longue durée et une hyperesthésie des parties postérieures à la lésion. Partant de ce fait, Brown-Séquard se croit autorisé à admettre que des lésions assez étendues pratiquées dans un point de l’isthme encéphalique produiront une irritation suffisante pour provoquer, directement ou par action réflexe, une contraction tonique spasmodique de certains groupes musculaires et par suite la rotation. Comme on le voit, cette théorie est l’inverse de la précédente, mais, pas plus qu’elle, elle ne peut expliquer les phénomènes qui nous occupent d’une manière satisfaisante. En effet, lorsque l’animal offre des mouvements de rotation impétueux, on peut redresser la tête, la tourner dans un sens inverse à sa torsion sans que le mouvement cesse de s’effectuer ; bien plus, ont