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ARMINIUS,
- Il est de la grandeur, et de l’éclat de Rome,
- Elle que l’univers, craint, regarde, et renomme,
- De ne s’attacher point au sort d’un malheureux,
- À qui déjà le ciel n’est que trop rigoureux.
- Tant que nos bataillons, à cohortes pressées,
- Marchent avec ardeur, et les piques baissées ;
- Tant que nous combattons pour qui sera vainqueur,
- Qui résiste le plus, fait voir le plus de cœur.
- Mais lorsque l’ennemi, quitte et jette les armes,
- Et que sans être lâche, il a recours aux larmes ;
- Lorsque l’on voit fléchir un cœur à redouter,
- Il faut être cruel, pour ne pas l’écouter.
- Triomphez glorieux, de toutes les provinces ;
- Attachez à vos chars, et des rois, et des princes ;
- Traînez un grand trophée, où soient vus entassés,
- Armes, sceptres, drapeaux, et trônes renversés
- Mais qu’une femme au moins, exempte de la chaîne,
- Bénisse avec moi, la clémence romaine ;
- Afin que si jamais la victoire nous suit,
- Je sois par votre exemple, à la clémence instruit.
- Ainsi toujours votre aigle, et superbe, et connu,
- Porte votre grand nom, aussi haut que la nu ;
C’est ainsi que Tibère et Jules César appelaient les guerres d’Alemagne.
- Ainsi tout l’univers, de sa gloire jaloux,
- Ne le puisse pourtant regarder qu’à genoux ;
- Et puissai-je moi-même, aux guerres dangereuses,
- Suivre sans déshonneur, vos enseignes fameuses ;