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JEAN RIVARD

mesures pour établir une perlasserie dès l’année suivante.


XIV.

la belle saison dans les bois.


Le retour de la belle saison fit éprouver à notre héros qui, comme on le sait déjà, ne pouvait rester sans émotion devant les sublimes beautés de la nature, de bien douces jouissances. Le printemps est beau et intéressant partout, à la ville comme à la campagne, mais nulle part peut-être plus que dans les bois. Là, quand les rayons du soleil, devenus plus ardents, ont fait fondre les neiges, que les ruisseaux commencent à murmurer, et que la sève des arbres montant de la racine jusqu’aux extrémités des branches en fait sortir d’abord les bourgeons, puis les petites feuilles d’un vert tendre qui s’élargissent par degrés jusqu’à ce que les arbres se couvrent entièrement de feuillage, il y a dans la nature une vie, une activité que l’on remarque à peine dans les campagnes ouvertes. Les oiseaux, ces hôtes charmants des bois, reviennent bientôt faire entendre leur doux ramage sous la feuillée. Toute la forêt se montre pleine de jeunesse et de fraîcheur, et chaque matin semble ajouter un nouveau charme aux charmes de la veille.

Bientôt la scène devient encore plus vivante et plus variée. D’immenses voliers de canards sauvages traversent le ciel, les uns, comme une