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JEAN RIVARD

En sa qualité de Maire, Jean Rivard donnait une attention particulière à la salubrité publique. Il veillait à ce que les chemins et le voisinage des habitations fussent tenus dans un état de propreté irréprochable, à ce que les dépôts d’ordures fussent convertis en engrais et transportés au loin dans les champs.

Il sut aussi obtenir beaucoup des habitants de Rivardville en excitant leur émulation et en faisant appel à leurs sentiments d’honneur. Il leur citait, par exemple, les améliorations effectuées dans tel et tel canton du voisinage, puis il leur demandait si Rivardville n’en pouvait faire autant ? « Sommes-nous en arrière des autres cantons, disait-il ? Avons-nous moins d’énergie, d’intelligence ou d’esprit d’entreprise ? Voulez-vous que le voyageur qui traversera notre paroisse aille publier partout que nos campagnes ont une apparence misérable, que nos clôtures sont délabrées, nos routes mal entretenues ? »

C’est au moyen de considérations de cette nature qu’il réussit à faire naître chez la population agricole du canton un louable esprit de rivalité, et certains goûts de propreté et d’ornementation. Plus d’un habitant borda sa terre de jeunes arbres qui, plus tard, contribuèrent à embellir les routes tout en ajoutant à la valeur de la propriété.

Mais combien d’autres améliorations Jean Rivard n’eût pas accomplies, avec un peu plus d’expérience et de moyens pécuniaires, — et disons-le aussi, avec un peu plus d’esprit public et de bonne volonté de la part des contribuables !