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ÉCONOMISTE.

partement général des postes. Mais soit oubli, soit indifférence, les requêtes étaient restées sans réponse. Enfin, grâce à l’intervention active du représentant du comté et à celle du conseiller législatif de la division, le gouvernement finit par accorder cette insigne faveur. La malle passa d’abord à Rivardville une fois par semaine, puis l’année suivante deux fois.

Quand la première nouvelle de cet événement parvint à Rivardville, elle y créa presque autant de sensation qu’en avait produite autrefois celle de la confection prochaine d’un grand chemin public à travers la forêt du canton de Bristol. Jean Rivard surtout, ainsi que le curé, le notaire et le docteur en étaient transportés d’aise.

La poste ! la poste ! nous allons donc avoir la poste ! Telles étaient les premières paroles échangées entre tous ceux qui se rencontraient.

Mais un autre progrès, pour le moins aussi important, et sur lequel nous demanderons la permission de nous arrêter un instant, ce fut l’établissement d’un gouvernement municipal régulier.

Jean Rivard était trop éclairé pour ne pas comprendre tout ce qu’une localité, formée ainsi en association, pouvait accomplir pour le bien public, avec un peu d’accord et de bonne volonté de la part de ses habitants.

Personne mieux que lui ne connaissait l’importance de bonnes voies de communication, de bons cours d’eau et de bons règlements pour une foule d’autres objets ; et tout cela ne pouvait s’obtenir qu’au moyen d’une organisation municipale.

Il aimait d’ailleurs ces réunions pacifiques où des