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JEAN RIVARD

pour travailler. On faisait en leur faveur, aux âmes charitables, un appel qui ne restait jamais sans échos.

Outre les charités secrètes que faisait notre jeune curé dont la main gauche ignorait le plus souvent ce que donnait la main droite, il exerçait encore ce qu’on pourrait appeler la charité du cœur. Il aimait les pauvres, et trouvait moyen de les consoler par des paroles affectueuses. Plein de sympathie pour leurs misères, il savait l’exprimer d’une manière touchante et vivement sentie. Le pauvre était en quelque sorte porté à bénir le malheur qui lui procurait ainsi la visite de son pasteur bien aimé.

On a déjà vu aussi et on verra plus tard, que le curé de Rivardville prenait une part plus ou moins active à tout ce qui pouvait influer directement ou indirectement sur le bien-être matériel de la paroisse.



X.



le citadin.


Gustave Charmenil à Octave Doucet.


« Mon cher Ami,

« Oui, voilà bien neuf ans, n’est-ce pas, que nous ne nous sommes vus ? Mais comment dois-je m’exprimer ? Dois-je dire « tu » ou dois-je dire « vous » ? Je sais bien qu’autrefois nous étions d’intimes camarades ; mais depuis cette époque, Octave Doucet, le bon, le joyeux Octave Doucet est devenu prêtre, et non-seulement prêtre, mais missionnaire ; il s’est