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JEAN RIVARD

une industrie plus perfectionnée, l’instruction pratique, le zèle pour toutes les améliorations utiles, et il ne croyait pas indigne de son ministère d’encourager chez ses ouailles ces utiles tendances, chaque fois que l’occasion s’en présentait.

On pouvait voir quelquefois les deux amis, seuls au milieu de la nuit, dans la chambre de Jean Rivard, discuter avec enthousiasme certaines mesures qui devaient contribuer à l’agrandissement de la paroisse, au développement des ressources du canton, s’entretenir avec bonheur du bien qu’ils allaient produire, des réformes qu’ils allaient opérer, des changements qu’ils allaient réaliser pour le bien de leurs semblables et la plus grande gloire de Dieu.

C’étaient le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se soutenant l’un par l’autre et se donnant la main.


V.



pierre gagnon.


On a vu tout-à-l’heure que Pierre Gagnon n’était plus au service de Jean Rivard. Il l’avait abandonné graduellement, et comme à regret, pour se consacrer au défrichement de son propre lopin de terre.

Nos lecteurs se rappelleront que ce lot était situé immédiatement au sud de celui de Jean Rivard.

Pierre Gagnon mettait, en travaillant pour lui-même toute l’ardeur, toute l’énergie qu’il avait déployées au service de son maître.

Sous les efforts de son bras puissant, la clairière s’agrandissait à vue d’œil.