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ÉCONOMISTE

En arrière, et à environ un arpent de la maison, se trouvaient les autres bâtiments de la ferme, la grange, l’écurie, l’étable, la bergerie et la porcherie.

Tous ces bâtiments, à l’exception de la laiterie étaient couverts en bardeaux et blanchis à la chaux ; une rangée de beaux arbres, plantés de distance en distance, bordait toute la propriété de Jean Rivard.

Je fus longtemps dans l’admiration de tout ce qui s’offrait à mes regards. J’étais encore plongé dans ma rêverie, lorsque je vis mon hôte arriver à moi d’un air souriant, et, après le bonjour du matin, me demander si je ne serais pas disposé à faire une promenade.

Rien ne pouvait m’être plus agréable. Après un déjeuner frugal, consistant en œufs à la coque, beurre, lait, crème, etc., nous nous disposâmes à sortir.

« Venez d’abord, me dit-il, que je vous fasse voir d’un coup-d’œil les environs de ma demeure. »

Et nous montâmes sur la galerie du second étage de sa maison, d’où ma vue pouvait s’étendre au loin de tous côtés.

Je vis à ma droite une longue suite d’habitations de cultivateurs, à ma gauche le riche et joli village de Rivardville, qu’on aurait pu sans arrogance décorer du nom de ville.

Il se composait de plus d’une centaine de maisons éparses sur une dizaine de rues d’une régularité parfaite. Un grand nombre d’arbres plantés le long des rues et autour des habitations donnaient à la localité une apparence de fraîcheur et de gaîté. On voyait tout le monde, hommes, femmes, jeunes gens, aller et venir, des voitures chargées se croisaient en tous sens ; il y avait enfin dans toutes les rues un air d’in-