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à agir comme nous le faisons ; dirigeons notre pensée de manière à faire un tout de notre être et de notre volonté, afin de compléter dans une certaine mesure notre œuvre encore fragmentaire. Je conserve vos lettres quelques jours encore pour les savourer de nouveau avec Meyer.

Voici maintenant les Élégies. Faites en sorte, je vous prie, de ne pas vous en dessaisir, mais d’en faire vous-même la lecture aux personnes qui ont encore à juger de leur admissibilité. Après cela, renvoyez-les-moi ; j’y retoucherai peut-être encore quelque chose. Si vous trouvez quelque observation à me faire, ne manquez pas de me la communiquer.

Je fais copier l’épitre ; elle vous parviendra bientôt avec quelques autres petites pièces ; ensuite il me faudra faire une pause : car le troisième livre de mon roman réclame mes soins. Je n’ai pas encore reçu les bonnes feuilles du premier livre ; vous les aurez dès qu’elles m’arriveront.

Quant à l’Almanach des Muses, voici ce que j’ai à vous proposer ; c’est d’y insérer un choix de mes épigrammes. Séparées, elles ne signifient rien ; mais, au milieu de plusieurs centaines qu’on ne peut pas songer à publier, nous en trouverons bien un certain nombre qui se rapportent les unes aux autres et forment un tout. La première fois que nous serons réunis, vous verrez toute cette malicieuse couvée dans son nid.

Portez-vous bien, et que mon souvenir me rende présent au milieu de vous.

Gœthe.
Weimar, le 26 octobre 1794.


Ecrivez-moi donc ce que vous désirez encore de moi pour les Heures, et quand vous en aurez besoin. La seconde épitre s’achèvera dans la première heure d’inspiration.