Page:Géographie ancienne de la Macédoine - Desdevises - 1863.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

INTRODUCTION. 3

même des tribus et des villes, et s’il paraît puéril de suivre ou de défendre tel ou tel système de chronologie, construit laborieusement par quelque savant et aujourd’hui suranné, il est peut-être permis, sinon d’invoquer positivement, du moins de faire entrer en ligne de compte les obstacles physiques, les traditions sans origine connue, les noms semblables retrouvés à de grandes distances, les témoignages vagues, mais nombreux, épars dans les auteurs anciens. C’est ainsi que nous avons essayé de comprendre cette question difficile, et, pour une époque où le fait le plus certain n’arrive qu’au vraisemblable, nous nous abstenons volontiers de toute affirmation.

Ces réflexions sont-elles applicables au second chapitre tout entier ou seulement à quelques-uns de ses développements? Ce serait, nous le pensons du moins, traiter avec trop de sévérité la masse des témoignages recueillis, que de ne pas faire des distinctions. Nous reconnaissons le caractère hypothétique aux migrations primitives des Illyriens, des Thraces, des Pélasges, à celles de leurs principales tribus, et surtout à l'itinéraire qu’elles ont suivi. Mais il est évident pour nous qu’il y a eu en Macédoine des tribus de six races différentes (Thraces, Illyriens, Bryges, Péoniens, Teucriens, Pélasges); que quelques-unes de ces tribus ont dominé sur tout le pays, à des époques très-anciennes; que ces races se sont tantôt juxtaposées, tantôt superposées; que chacune d’elles a apporté son contingent dans l’œuvre de civilisation générale, tout