Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ils revinrent un siècle plus tard et s’établirent à Nancy, à Saint-Dié où on leur concéda un terrain vide de la rue Princière ; « mais un crime horrible commis par l’un d’eux, et un sacrilège dont quelques autres se rendirent coupables, excitèrent une telle indignation qu’ils furent chassés peu de temps après leur établissement[1]. »

Pendant le cours du xve siècle, l’animadversion populaire poursuivit sans relâche les juifs qui étaient négociants. Néanmoins beaucoup de villes leur ouvrirent leurs portes, et dès la fin du xviie siècle ils étaient établis à Tanviller. Mais Léopold se repentit de sa clémence ; par une ordonnance du 5 Août 1700, il ordonna que « les calvinistes et les juifs vuideraient les états de S. A. dans le délai de trois mois ; eux, leurs enfants, à peine d’y être contraints par toutes voyes dües et raisonnables, même par la confiscation de leurs biens meubles et immeubles[2]. »

Quelques années plus tard, les juifs furent tolérés en Lorraine, moyennant une redevance de 10.000 livres, et Stanislas « leur permit d’élire un rabbin (ce qui ne leur avait jamais été accordé), et de former une assemblée à Morhange pour rédiger les règlements qui devaient leur tenir lieu de loi civile[3]. »

Pour mettre fin à ces mesures vexatoires, il ne fallait rien moins que la Révolution française, qui accorda à tous les citoyens la liberté du culte.

Les premiers juifs qui entrèrent en relations d’affaires avec les habitants de Gérardmer furent des marchands de bestiaux. Dès 1768, les archives[4] relatent les achats de chevaux faits par plusieurs habitants de la montagne, à Lazare, « juif d’Alsace. »

  1. A. Digot, Histoire de Lorraine, t. II, p. 144.
  2. Id. t. VI, p. 28 et 204..
  3. Id.
  4. Archives communales. Liasse non classée.