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de Lorraine lui accorda par son décret du 12 Novembre 1593, « ayant égard à la pauvreté des supplians, causée par la malignité des temps ». Il fit une réduction de 400 francs pour deux années, sur les 2.400 francs qui lui revenaient annuellement.

Droits domaniaux dits féodaux

Après avoir fait connaître l’origine des droits des Dames de Remiremont et de Son Altesse Royale sur Gérardmer, nous groupons dans ce chapitre les droits « domaniaux », communément appelés « féodaux », que devaient les habitants de cette localité[1].

Il y avait d’abord les Coutumes ou redevances en nature comme les 12 barils de beurre fournis au duc, les 2 pintes de truites, les 4 lances en bois de sapin. Les Dames de Remiremont percevaient des redevances analogues et partageaient avec le duc le produit de la vente des fromages faits en un jour de l’année sur les chaumes.

Les redevances en argent étaient : 1) le cens ou taxe foncière perçue sur les terres acensées[2] et dont le montant augmenta avec les défrichements ; 2) la taille qui se payait par « feu », par « ménage » et qui était de 6 blancs au xvie siècle ; 3) le droit de mainmorte, que nous appelons aujourd’hui le droit de mutation ; il était perçu chaque fois que la terre changeait de maître ; 4) les banalités, droit perçu quand les vassaux d’un seigneur se servaient du moulin ou du four appartenant à ce seigneur et qu’on appelait moulin banal, four banal ; 5) le droit de pêche, car le seigneur se réservait de pêcher dans les lacs et

  1. La classification est celle que donne M. Rambaud dans son excellent ouvrage de la Civilisation française, t. I, page 156 et suivantes.
  2. Voir Acensement.