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La modicité du droit d’entrée[1] n’empêche pas l’entrée des étrangers et de s’y rendre bourgeois ; les uns par mariage avec nos filles par eux abusées, les autres pour la commodité de voguer en Allemaigne toute voisine, s’en voiant croître le nombre de jour en jour, si que pour la juste crainte que les dits remontrans ont que tel peuplement de personnes étrangères sans moyens peu que soit, art ny practique quelconque en leur dit village, ne leur apportent enfin ruine et pauvreté, à cause qu’il y a de quoi l’exercer au labourage pour la stérilité et frigidité du climat, ny moïen d’y vivre que par le maniement du leur bétail…[2]

Le duc fit droit à la demande des requérants, mais il abaissa la taxe d’entrée à 100 francs, dont la moitié revenait au duc et au Chapitre, l’autre moitié aux habitants.

En 1618, Michiel Jehel de Rehapal (Rehaupal) fut reçu bourgeois à Gérardmer ; en 1679, ce fut Nicolas de La Levée[3], ancêtre de la famille des Lalevée ; en 1693, la communauté reçut comme bourgeois Nicolas Simonin[4], savoyard natif de la Valdotte, dont les descendants forment une nombreuse famille ; enfin en 1696, ce fut Georges Jollé[5], de Liézé (Liézey), paroisse de Champdray, qui acquitta le droit de bourgeoisie.

Les habitants de Gérardmer conservèrent avec un soin jaloux les privilèges de leur droit de bourgeoisie. Ils réclamèrent la confirmation de ce droit à différentes époques notamment en 1702, 1729 et 1775.

Les admissions au titre de bourgeois, moyennant finances,

  1. Était-il si modeste pour l’époque?
  2. Archives communales A.A.I. Ce texte démontre clairement qu’il ne s’agissait pas, comme l’ont écrit Gravier (Histoire de Saint-Dié) et H. Lepage, d’une immigration alsacienne.
  3. Archives communales C.C.IV. Un article de recettes de 28 francs est une partie du droit d’entrée de cet arrivant.
  4. On appelait communément les Simonin, Simony, et par surnom, un peu encore par défiance instinctive envers l’étranger, les Simonary.
  5. Archives communales B.B.I, comme le précédent. Il existe encore beaucoup de descendants de ce Jollé ; leur nom s’écrit souvent avec un seul l.