Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

Premiers habitants de Gérardmer

La tradition rapporte, dit Jean-Baptiste Jacquot[1], que les premiers habitants trouvèrent toute la surface de Gérardmer couverte de bois de haute futaie et d’arbrisseaux sauvages, à l’exception du beau pâquis, dit le Trexeau[2], sur la rive orientale du lac et à l’extrémité occidentale du bourg.

Ces premiers habitants, pêcheurs et chasseurs, ne tardèrent pas à être convaincus des inconvénients et de l’insuffisance de ce genre de vie, de son incompatibilité, soit avec les agréments de la vie, soit avec l’entretien de la santé qui réclame un régime plus varié, et sentirent promptement la nécessité de cultiver la terre. Dans ce dessein, et pour hâter le défrichement de leurs forêts, ils commencèrent à former des clairières, soit en coupant les arbres soit en les ébranchant, ou même en les écorçant sur pied, pour les faire sécher plus rapidement.

Ils pratiquèrent ces opérations qu’ils appelaient tantôt brèches, tantôt cercenées, surceneux, vieux mots patois qui signifient écorcer, défricher, essarter.

Les premières habitations de Gérardmer furent situées sur la rive orientale du lac, et sur le bord de La Jamagne, en suivant l’ancien chemin du Vinot aux Bruches. Avant la construction du Chalet d’Alsace par M. Momy, l’allée plantée de marronniers qui longe le lac, était remplie par les baraques des anciens pêcheurs du lac ; ces habitations, ordinairement en planches, misérables, malpropres, enlevaient au paysage du lac une grande partie de son pittoresque ; M. Momy fit œuvre d’utilité publique en les rasant et en nivelant ensuite leur emplacement ;

  1. Essai de Topographie, ouvrage cité.
  2. D’un vieux mot patois qui signifie lieu dépouillé, défriché.