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Par lettres patentes[1] du 25 Novembre de la même année, le duc accorda à la duchesse Marguerite le lac de Gérardmer :

Henry, etc. Nostre très-chère et très-aymée compagne et espouse, Madame Marguerite de Gonsague, ayant désiré de se voir gratifier… du lac qui nous compète et appartient, près et au-dessus du village de Gérardmer… au pied de nos chaulmes, en nostre office et prévosté d’Arches, pour estre la contrée qui renferme le dit lac grandement délectable et se rencontrer commodité d’y bastir quelque maison de plaisance, qui soit en oultre profitable pour le nourry que l’on pourroit faire, ainsi que le lieu y est pour le tout disposé. Sçavoir faisons que, pour donner à icelle le contentement qu’elle auroit deu se promettre de nostre affection singulière envers elle, par réciprocité de celle qu’avec excès de ses bonnes volontés elle nous témoigne journellement, Nous, pour ces causes et autres bons respects à ce nous mouvans, et après qu’aurions esté deument informez de la qualité et nature du dit lac, ensemble du droict qui nous peut appartenir en iceluy, avons, pour nous et nos successeurs ducz de Lorraine, donné, concédé et transporté, donnons, concédons et transportons par cestes, tant par donnation entre vifz, pure et irrévocable, qu’à tous autres meilleurs tiltres que de droict et coustume faire se peut et doibt, à nostre dite très-chére et très-aymée espouse et compagne, Madame Margueritte de Gonsague, pour elle, ses hoirs, successeurs et, ayans cause, en tout droict de propriété et treffond, à perpétuité, ledit lac, dict et nommé vulgairement la mer de Gérardmer, ainsi qu’il se comporte et contient ; et que le ferons aborner cy-après, pour intelligence et cognoissance plus ample de l’extendue d’iceluy, affin de retrancher tous sujets de difficulté qui pourraient autrement naistre en ceste occasion à l’advenir, pour jouir de la dite donnation par nostre dite espouse, Madame Margueritte de Gonsague, sesdits hoirs, successeurs et ayans cause, comme de son propre, en disposer tout ainsi que bon luy semblera, par vente, donnation et aliénation, en faire les fruicts siens, selon qu’elle treuvera le debvoir pour sa commodité, mesmement faire changer le bassin d’iceluy de nature, si elle le juge le pouvoir faire pour utilité plus grande… Données en nostre ville de Nancy, le vingtcinquième jour de Novembre mil six cens vingt-deux.

  1. Documents rares et inédits de l’Histoire vosgienne. Tome V, p. 196. Origine: Trésor des Chartes de Lorraine. Registre des lettres patentes de l’année 1622 (B. 93. folio 224).