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En homme de ressource, le bûcheron se rappela, fort à propos, qu’en vertu d’un privilège très ancien, le condamné à mort qui épousait une fille de Gérardmer avait la vie sauve.

Il demanda et obtint de tenter le choix d’une compagne parmi les jeunes Gérômoises. Ces dernières, en costume de congréganistes, un cierge à la main, vinrent défiler devant notre bûcheron, qui attendait « le hart au col » une personne de son goût.

Il en laissa passer une, deux, vingt et finalement toute la bande ; quand arriva le tour de la dernière, il se retourna vers le bourreau, et lui dit en patois du pays : « Monte me’[1]. – Monte-moi ; Pends-moi. – Elles sont trop peuttes. – Elles sont trop laides ! »

Gérardmer, station estivale

Depuis quelque vingt ans, Gérardmer est devenu une station estivale très fréquentée ; les touristes qui viennent en admirer les sites pittoresques, tout en y respirant un air pur, sont plus nombreux d’année en année. Peut-être a-t-il tenu à peu de chose que la célébrité de Gérardmer, comme villégiature, fût devancée de deux siècles.

En 1622, Polidor Ancel, conseiller d’État et auditeur des Comptes, et Jean Lhoste, habile ingénieur et mathématicien, vinrent visiter « les lacqs de Gérardmer[2]. » Il est probable qu’à cette date aussi, le duc de Lorraine Henri II, et sa femme, Marguerite de Gonzague, Vinrent visiter Gérardmer, et que la duchesse, enchantée du pays, en demanda la possession à son mari.

  1. Ou « Rebotte me’ haut ». Remets moi en haut – suivant une autre variante.
  2. Comptes du domaine d’Arches pour 1622. Ces deux envoyés du duc reçurent la somme de 310 francs pour frais de voyage. D’après H. Lepage.