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Mais c’étaient surtout les jeunes filles en quête de mari qui fréquentaient la source. Elles jetaient dans l’eau une épingle ; si elle surnage, leurs désirs seront exaucés. Seulement la fontaine n’avait ce pouvoir que le jour de la sainte Sabine.

Thiriat ajoute[1] « que l’épingle ne surnage jamais, quelles que soient sa ténuité et sa finesse, quand la jeune personne est coupable d’une faute contre la virginité, et que les veuves mêmes consultent en vain la naïade de la fontaine. »

Les loures (veillées)

Elles se perdent de plus en plus, ces antiques soirées d’hiver, ces joyeuses loures (veillées) où se réunissaient, autour de la lampe fumeuse, les voisins, les parents, les amoureux.

Il y avait trois sortes de loures : les loures ordinaires, où les voisins seuls venaient et qui étaient journalières ; les loures à recine, pour les parents et les amis qui se répétaient une ou deux fois seulement dans l’hiver ; enfin lé grand loures (les grandes loures) ; assemblées où se rencontraient les jeunes gens de toute une section, qui se tenaient une douzaine de fois pour la mauvaise saison.

Loures ordinaires

Les loures ordinaires étaient les veillées telles qu’elles se passent encore de nos jours. Les hommes, assis près du feu, racontaient leurs exploits militaires ou causaient de leurs affaires commerciales. Les femmes filaient le lin ; en dévidant la

  1. Vallée de Cleurie.