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place, coupé à coups d’espée et arraché les choux et autres choses qui y estoient, et jusqu’à un tel désordre, qu’estant souls de vin, se sont entrebattus et blessés dangereusement[1].

Le tumulte avait commencé à cinq heures après midi, le 23 Août 1668, et avait duré jusqu’à quatre heures du matin. Jean Ranfaing reçut plusieurs coups d’épée. L’affaire fut poursuivie avec chaleur ; des témoins furent entendus, et les tapageurs punis.

Comme il se commettait de nouveaux désordres chaque année, le nombre des envoyés du prévôt de Bruyères fut réduit à trois[2] par ordre de François, sire de Créquy, gouverneur des duchés de Lorraine, Barrois et Luxembourg, premier maréchal de France (1686).

Cet ordre n’est que la confirmation de celui de 1670, que donna Charles IV à la suite d’une nouvelle plainte de l’abbesse de Remiremont, car le prévôt et gouverneur de Bruyères, un sieur d’Arnolet, vexé des punitions encourues par les compagnons de Ranfaing, avait envoyé à Longemer 160 hommes armés, en manière de représailles. Mais force resta à l’abbesse[3].

En 1765, Anne-Charlotte de Lorraine, abbesse de Remiremont, fit remettre au fermier de Longemer, par son conseiller Boisramé, une chasuble à fond jaune avec son compartiment, un calice et d’autres ornemens, pour le service de la chapelle[4].

À la Révolution, le lac et la ferme de Longemer furent vendus comme biens nationaux ; actuellement ils sont la propriété de Mme veuve Rigaud.

Les croix de pierre

Il existe sur les différents chemins qui environnent Gérardmer plus d’une centaine de Croix de pierre ; ce sont les témoignages des manifestations de la foi religieuse

  1. Mémoire de l’abbé Didelot, Archives communales J.J.I.
  2. Id.
  3. D’après l’abbé Didelot. Mémoire précité.
  4. D’après l’abbé Didelot. Mémoire précité.