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Il interdit la fréquentation des cabarets pendant les offices et défendit de recevoir dans ces lieux d’autres individus « que les voyageurs, passans et estrangers. »

Les cabaretiers de Gérardmer passèrent, avec la communauté, un traité par lequel ils s’engageaient « à ne plus donner à boire aux jeunes gens et fils de famille depuis le jour faillant, et à ne plus leur faire crédit plus haut que 2 francs. Ils ne pouvaient donner à boire pendant la messe et les vespres et devaient fermer leurs débits dès neuf heures du soir[1]. »

Les gardes de cabaret faisaient la visite des tavernes et débits de vin ; leur service ne s’accomplissait pas toujours facilement.

En 1728, un député assermenté, en faisant sa ronde, fut jeté en bas des escaliers de la maison d’un aubergiste, par le propriétaire. Ce dernier, en outre, lui prit son chapeau et son fusil. Le malheureux député dut se résigner à verbaliser et à faire assigner l’aubergiste devant le prévôt d’Arches.

En 1775, les gardes racontent qu’en arrivant devant la maison d’un débitant à des heures indues, ils virent de la clarté chez lui et des consommateurs attablés. Ils frappèrent à la porte, mais quand ils furent entrés la lumière était éteinte et il n’y avait plus personne. Ils s’éloignèrent, et peu après la lumière et les buveurs reparurent. Ils entrèrent de nouveau et furent mystifiés comme la première fois ; ils se retirèrent et une troisième fois le manège recommença.

En 1780 ce fut bien pis encore ; deux gardes étant allés chez un cabaretier des Fies après l’heure réglementaire, trouvèrent la porte fermée et aperçurent de la clarté à l’intérieur de l’habitation. Ils se firent ouvrir la porte et après qu’ils furent entrés, la femme du dit cabaretier leur

  1. Archives communales F.F.III.