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ces mots : cercles, cercles qui figurent dans ce chant ; cercle rappelle l’image ronde du soleil : « Phébus, tu faisais paître les bœufs qui courbent en marchant leurs pieds à forme de croissants… Ô soleil ! dont les rapides coursiers répandent circulairement la lumière ! »

L’auteur termine en ajoutant : « C’est toujours par une forme ronde que l’on rappelle la forme du soleil ; si on le fête, c’est en rond que l’on danse ; si on le chante, c’est sa forme circulaire que l’on évoque. »

Une autre tradition, plus vivace que celle de Charlemagne, attribue à Gérard d’Alsace la fondation de Gérardmer. Il aurait établi sur les bords de La Jamagne une tour destinée à perpétuer le souvenir de son passage, et les restes de cette prétendue tour auraient été trouvés en rebâtissant la chapelle du Calvaire.

L’existence de cette tour est si peu authentique qu’on peut en faire une légende comme celle de la Pierre-Charlemagne, d’autant plus que les chroniqueurs de l’époque ne parlent pas de Gérardmer dans leurs récits.

Richer, moine de Senones, auteur du XIIIe siècle, raconte que : « L’an du Seigneur 1056, un certain personnage du nom de Bilon, serviteur du duc Gérard, construisit une chapelle en l’honneur de saint Barthélémy, dans une forêt de la Vosges, qu’on appelle Longe-mer[1]. »

Ce récit fut développé par d’autres chroniqueurs, notamment Jean Herquel ou Herculanus, et Jean Ruyr, chanoines de Saint-Dié.

Jean Herquel, dans son Histoire de Saint-Dié reproduite par Dom Calmet[2], dit, à la date 1057 :

Par le même temps, Bilon, serviteur de Gérard, duc de Lorraine,

  1. Chronique de Richer, manuscrit de la bibliothèque publique de Nancy, fo X-Vo. Voici le texte latin : Anno Domini mo lvjo quidam Bilonus, Gerardi ducis servus, in saltu Vosagi qui Longum mare dicitur, locuns et capellam in honore beati Bartholomei privus edificavit.
  2. T. VII, pr. col., clxxv.