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La Municipalité, qui se défiait beaucoup de cette nouvelle industrie, accepta sous les réserves suivantes les propositions de J.-B. Saint-Dizier.

Il devait laisser praticable le chemin qui traversait la Vologne ; n’occuper que l’endroit délimité par ses fosses ; prendre la responsabilité des dommages causés par son usine aux propriétaires voisins ; enfin la municipalité se réservait le droit de retirer l’autorisation, si elle le jugeait opportun.

Les propriétaires voisins de l’usine projetée s’opposèrent si vivement à son établissement que, pour cette année-là, le tanneur dut renoncer à ses vues. Mais il ne se tint pas pour battu ; l’année suivante il revint à la charge et put installer, près de la Jamagne, non loin du moulin de l’Ensalechamp, un pilon d’écorce et trois cuves.

À l’origine, l’établissement de J.-B. Saint-Dizier ne servait qu’à tanner les cuirs nécessaires au métier de sellier qu’il exerçait ; dans la suite, quelques particuliers lui firent tanner du cuir pour faire des souliers.

Néanmoins, soit que les troubles de la Révolution eussent ralenti le commerce local, soit que les débouchés fussent moins importants qu’aux débuts, la tannerie resta stationnaire ; car, peu d’années après, Joseph Saint-Dizier, fils de Jean-Baptiste, demanda la « décharge de sa patente de tanneur pour conserver celle de bourrelier[1] ». Il ajoutait « qu’il ne tannait que pour son usage et qu’il n’était pas fortuné. »

La tannerie de Gérardmer prospéra surtout dès son transport au centre, vers 1825.

Foulant de laine

C’est également à la fin du siècle dernier que deux

  1. Archives municipales. Registres des délibérations postérieures à 1789.