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C’est pour ces deux raisons que nous avons écrit ces quelques mots d’histoire contemporaine.

Fabrication de la poix

La nécessité donne de l’intelligence aux habitants d’une terre marâtre, qui leur refuse les productions de première nécessité.

Ceux de Gérardmer, dans le temps, ont imaginé d’aller recueillir de la poix blanche qui distille de l’arbre fie (épicéa)… ils conduisent cette poix blanche sur les ports de mer pour être employée aux vaisseaux ; elle sert aussi pour graisse de chariot[1]. Ils recueillent la térébenthine qui distille de leurs sapins et qui est d’une utilité dans les pharmacies, aux peintres et pour des vernis.

L’état du Temporel des Paroisses de 1704 contient les lignes suivantes au sujet de cette industrie :

Les montagnes qui entourent le lac de Longemer, de même que celles de Gérardmer et les autres de la Vosge, sont couvertes en partye de pins et de sapins, dont on tire la térébenthine et l’encens ; desquels sapins on fait un commerce considérable en Lorraine.

Actuellement l’administration forestière prohibe la récolte de la poix de sapin qui nuit beaucoup aux arbres. L’industrie de la poix a presque disparu à Gérardmer ; elle n’est plus pratiquée qu’en fraude.

Salin de potasse

Pendant tout le cours du xviiie siècle, les montagnards

  1. L’extraction et la préparation de la poix blanche est fort ancienne dans les Vosges. Flodoard, qui écrivait au xe siècle, dit que les Vosgiens étaient tenus de fournir à l’église de Reims toute la poix nécessaire à l’entretien des vaisseaux où elle gardait ses vins. (D’après H. Lepage).