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déserts au Moyen âge, étaient néanmoins fréquentés, dès les temps les plus reculés, par des tribus celtiques d’origine aryenne, et bien antérieures aux Leuci. L’origine celtique du montagnard est du reste confirmée par les historiens modernes[1].

D’après la légende, Gérardmer aurait été habité au temps de Charlemagne ; le grand empereur serait venu chasser l’ours, le loup, l’aurochs, dans la forêt des Vosges, il aurait même traversé la chaîne par le Montabey dans ses expéditions guerrières.

Étant donnée la proximité de la résidence d’été du grand guerrier, Champ-le-Duc, il n’y a rien d’impossible qu’il soit venu à Gérardmer ; c’est ce que tendrait à confirmer la dénomination de quelques-unes des curiosités du pays, comme la Cascade et la Fontaine-Charlemagne, la Pierre-Charlemagne.

De là à l’affirmer, il y a loin ; d’autant plus qu’aucun texte formel d’histoire ne certifie le fait, Henri Martin, lui-même, que l’on a invoqué souvent en témoignage, cite simplement un voyage de Karl, fils de Charlemagne, « qui vint retrouver son père dans la forêt des Vosges[2]. »

Quant à la fameuse Pierre-Charlemagne, elle aurait servi à l’empereur et à sa suite pour faire un repas champêtre. Beaucoup de montagnards croient même voir sur cette pierre, dans une excavation, l’empreinte du pas du cheval de ce monarque.

Cette excavation, dit M. Fournier, a, en effet, une forme aux trois quarts circulaire ; elle peut être prise pour une empreinte de fer à cheval.

  1. Docteur A. Fournier, Topographie ancienne du département des Vosges.
  2. Voici le texte de cet historien : « Karle revint triomphant présenter les dépouilles des vaincus (les Bohémiens) à son père, dans la forêt des Vosges, où l’empereur passait la saison de la chasse. » t. II, p. 348.