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Une résolution de 1717 porte 58 signatures et 24 croix ; une autre de 1718 contient 111 signatures et 44 croix.

En comptant le nombre de signataires et de croix apposées au bas des actes de l’état civil, nous avons trouvé d’autres données concernant le nombre des personnes qui savaient écrire ; notre travail a porté sur les années 1780 à 1790, et nous a donné les moyennes annuelles suivantes :

Sur 380 signataires, il y a eu 357 signatures et 23 croix, soit une proportion de 6%. Cette proportion, qui était de 8% en 1780, était tombée à 3,5% en 1788 et 1789. Ces chiffres, comparés à ceux des premières années du siècle, accusent un progrès réel, mais il ne faut pas s’en exagérer la portée, car beaucoup de personnes ne savaient écrire que leur nom.

La statistique de l’an IX nous apprend qu’en 1789 il n’y avait à Gérardmer que 65 individus sachant lire et écrire ; c’est loin de compte avec Léopold Bexon, qui prétendait – par un sentiment d’amour-propre exagéré – que « Tous ses compatriotes savaient lire et écrire (1778)! »

En 1801, il y avait 572 habitants sachant lire et écrire, dont 430 hommes et 112 femmes.

Ce remarquable résultat était dû, sans aucun doute, d’abord à ce que beaucoup d’habitants de Gérardmer avaient voyagé ou guerroyé pendant les guerres de la Révolution, et nécessairement s’étaient un peu instruits ; mais le progrès venait surtout de ce que la municipalité avait organisé l’enseignement dans les sections, en augmentant le nombre de ses maîtres d’école.

Une deuxième délibération de l’Assemblée municipale du 11 Nivôse an IV, dit qu’il n’y a « pas assez de deux instituteurs pour 600 élèves des deux sexes et les difficultés qui sont inhérentes à la nature du pays » ; le Conseil demande « qu’il y en ait cinq, et quand même on choisirait bien le centre de l’école, il y aurait encore des élèves qui feraient plus d’une lieue (pour venir en classe). »