Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour terminer les actes relatifs à la police générale ou locale, rappelons la condamnation, à Wissembourg, d’un nommé François Gille, marchand de fromages, originaire de Gérardmer. Ce commerçant peu honnête avait vendu du fromage au delà du maximum. Il avait déjà été condamné à 500 livres d’amende le 17 Prairial et à la confiscation ; le même mois « il eut l’audace criminelle de vendre la livre de fromage à raison de 1 livre 5 gr. » Il avait ainsi méprisé les autorités constituées ; aussi fut-il condamné à 2 années de détention, après une exposition sur la place publique de Wissembourg, où il était attaché sur un poteau ; au-dessus de sa tête se trouvait un écriteau, portant en gros caractères, ses nom, profession, domicile, la cause de la condamnation, le jugement, le tout aux frais du condamné.

On voit, qu’à part quelques excès regrettables, l’esprit de la population de Gérardmer fut calme pendant la Révolution[1] ; une preuve de plus à l’appui de cette manière de voir, c’est que peu de personnes quittèrent le pays ; citons seulement A.-B. Claudel, qui partit pour Épinal (13 Floréal an II), et D. Paxion, qui alla résider à Libremont (Remiremont) en 1794 ; par contre, comme nous l’avons vu précédemment, un nombre assez considérable de prêtres vinrent s’établir à Gérardmer, de 1793 à 1795.

  1. Il faut ajouter aux excès commis celui que rapporte l’abbé Jacquel : pendant la Terreur, on conduisit au pied de l’arbre de la Liberté les 2 sœurs de Hubert Didier, pieux solitaire, connu sous le nom de frère Humbert, et on les y fustigea. Elles se vengèrent noblement, en abandonnant par testament leur maison (ferme du Bergon) et leurs autres immeubles au bureau de bienfaisance de Gérardmer. (Histoire de Gérardmer, p. 64, ouvrage cité).