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Les plus curieux de tous ces procès-verbaux furent ceux dressés par les gardes de cabarets et les pastrouilleurs, car ils donnent bien une idée des mœurs de l’époque. (Voir article Cabarets).

Pendant la Révolution, les injures envers les membres de la municipalité furent peu nombreuses ; elles étaient punies très sévèrement ; ainsi Jacquot, cabaretier, qui avait insulté le procureur communal et prétendu que cet officier municipal « avait reçu 3 louis d’or pour ne pas emprisonner une femme de La Bresse, coupable du vol d’une paire de bas sur le marché », fut condamné : 1) À se rétracter ; 2) à faire 2 jours de prison ; 3) à payer 31 livres ; 4) à payer les frais d’emprisonnement et de garde (1790).

Viry et Crouvezier, qui avaient frappé le sergent, étant ivres, furent condamnés à Remiremont, à chacun un mois de prison et 25 francs d’amende[1].

La police fut faite en partie par la garde nationale dès son organisation ; mais il se produisit bientôt des conflits entre les gardes nationaux et les particuliers, car les premiers étaient « souvent enyvrés » quand ils faisaient leur ronde, et ils inquiétaient des citoyens paisibles à tort et à travers. Le conseil général de la communauté, qui reçut de nombreuses plaintes à ce sujet, arrêta ce qui suit :

Il est détendu aux particuliers étant de service, de boire à quelle heure que ce soit dans un cabaret, sous peine de 48 heures de prison.

Il est défendu de boire au corps de garde au delà d’un demi-setié de vin ou pour 2 sous d’eau-de-vie pour 24 heures de service (même peine que ci-dessus). – (29 Juin 1791)[2].

  1. Archives communales. Papiers non classés.
  2. Id. Registres des délibérations de l’assemblée municipale postérieurs à 1789.