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Août de chaque année, de même aussi de ne faucher dans les feignes avant le 1er Octobre de chaque année, de même que de ne faucher aucune mousse sur les pacquis secs, en aucune saison, de ne laisser aller aucun bestiaux dans la prairie du dit lieu, de même que dans tous les autres prés situés sur le finage du dit lieu, depuis le 25 Mars jusqu’au 1er Novembre de chaque année, le tout à peine de 5 francs d’amende contre chaque contrevenant.

Cette amende n’effrayait sans doute pas les délinquants, car il y eut à ce sujet de nombreux procès, et dans une délibération de 1788, l’assemblée municipale demanda:

À Mgr l’Intendant l’autorisation de permettre aux officiers de la communauté de condamner à une amende légère et proportionnée au cas, applicable un tiers au dénonciateur, et les deux autres tiers au bureau des pauvres de la paroisse, tous ceux qui se trouvaient à recueillir et ramasser quelques-unes des choses mises en bannie jusqu’au temps marqué par la délibération de la dite communauté.

Il faut relever, dans la demande qui précède, cette sorte d’invitation à la dénonciation par l’appât d’un gain léger, qui choque aujourd’hui nos sentiments de loyauté et de franchise.

Les bannies n’existent plus à Gérardmer ; elles ont persisté cependant dans le département des Vosges pour les localités où il y a des troupeaux de vaches pâturant dans les propriétés particulières, et dans les pays vignobles.

Il y eut 70 procès pour infractions aux bannies, de 1754 à 1783.

En moyenne ces procès étaient taxés à 5 francs d’amende. On comprend la rigueur de la communauté à cause de l’intérêt qu’elle attachait à la prospérité de ses pâturages, sa principale ressource, comme elle ne cesse de le répéter en toute circonstance.

Ceux qui cueillaient des graines de genièvre, coupaient des sayattes ou ramassaient de la mousse, étaient également passibles de procès ; il y eut de ces chefs, 21 procès de 1769 à 1775.