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et les mendiants désignés en corps de communauté. Le syndic était dispensé de la corvée ainsi que ses bêtes, de trait, mais il devait commander les corvéables en personne. Enfin dès 1789, les membres de l’assemblée municipale furent exempts de la corvée.

Les habitants de Gérardmer devaient les corvées pour les routes royales et les chemins communaux ; ce qui les obligeait parfois à se rendre plus de vingt lieues de distance ; c’est ainsi que de 1690 à 1774, ils firent plus de 20 grandes corvées à Remiremont, Bussang, Saint-Maurice, Rambervillers, Épinal, Bains, Xertigny, Orbey, au Bonhomme, etc.

Malgré l’éloignement de ces localités, les corvéables devaient s’y trouver à cinq heures du matin (sous peine de 50 francs d’amende), ce qui les obligeait souvent à voyager toute la nuit ; quand la saison était avancée, l’heure du rendez-vous était reculée à 7 heures du matin ; c’est ainsi que le syndic dut amener tous les corvéables à Xertigny, à 7 heures, le 24 Octobre 1767, pour y exécuter 870 toises de chaussée.

En principe, les corvées ordinaires étaient fixées au 10 Mai et au 10 Octobre de chaque année. Les corvéables devaient l’obéissance passive au syndic qui commandait les travaux ; ils ne pouvaient s’absenter sans être punis d’une amende de 50 francs, s’ils refusaient d’obéir au syndic dans le cours des travaux, l’amende allait à 100 francs ; « elle était accompagnée d’emprisonnement la première fois, et, à la récidive, d’une peine exemplaire. »

Non seulement les corvéables travaillaient gratuitement, mais ils pourvoyaient eux-mêmes à leur nourriture et fournissaient leurs outils. Dans de semblables conditions, on comprend que les corvées à distance étaient des plus pénibles ; en 1724-25, pour la construction d’un pont à Bussang, les habitants de Gérardmer durent transporter