Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le trésorier de l’église se tenait devant le portail, acceptait ces dons et les revendait aux enchères au profit de la paroisse[1].

Un état de 1717, établi par ordre de S. A. R., dit qu’à Gérardmer « la dîme consiste en chanvre et lin, et quelque quarante-cinq écus, qui font en monnaie de Lorraine 315 francs.

« Il n’y croît (audit Gérardmer), aucun grain. »

Corvée

L’entretien des chemins et des ponts de la localité ne dispensait pas les habitants de l’impôt de la corvée. On désignait sous ce nom une taille en nature, en vertu de laquelle l’intendant de Lorraine pouvait à volonté ordonner aux contribuables de se rendre sur les routes pour y travailler soit seuls, soit avec des attelages qu’ils devaient fournir.

Cet impôt qui datait de 1603, « était dû chaque année au moins pendant huit jours, sous peine d’une amende de 200 francs et de tous dommages-intérêts. »

L’impôt de la corvée souleva à plusieurs reprises les protestations des habitants de Gérardmer, notamment en 1779, lors de la construction d’une route à Bussang. Les avocats se refusaient à faire la corvée. La municipalité demanda avis aux conseillers du roi ; il fut décidé que :

Les avocats seront exemptés du travail personnel, mais paieront une redevance en argent proportionnelle à leur cote au rôle des ponts et chaussées. Il en sera de même des commis à la perception des droits de ferme du roi, des forestiers royaux, des gardes-chasse et des buralistes.

Étaient également exemptés de la corvée pendant le xviiie siècle : les malades, sans qu’on pût les remplacer par leurs femmes, leurs enfants, et leur imposer, à la guérison, de nouvelles journées de travail ; les septuagénaires

  1. A. Digot, t. III, p. 409.