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n’estaient auparavant, au contraire, ilz sont trop plus grand doubte d’avoir et recouvrir sel, et toutes autres choses avec grande et extrême cherté qu’ilz soullaient estre, voire le voiage plus dangereux à cause de la crainte qu’il y a d’estre rencontrez en chemins et prins (pris) de l’ennemi, soit d’Allemagne ou ailleurs, qui courent et ravagent ordinairement par voz pays, de manière qu’ilz sont aultant et plus en crainte de disette, principalement de touttes sortes de grains[1]… »

Le duc leur accorda une réduction d’impôts, il créa en outre un magasin à sel à Gérardmer, tant pour le ban du dit lieu que pour le village de La Bresse. Ce magasin fut affermé à trois individus, le prix auquel ils devraient vendre la pinte de sel fut fixé.

Les habitants de Gérardmer se plaignirent en 1664, à la Chambre des Comptes de Nancy, des privilèges accordés aux débitants de sel.

La Chambre accorda le privilège « pour celui qui habitera la maison Thomas Gley » ; il jouissait des lettres de franchise accordées par S. A. en 1630, à charge par lui néanmoins « de payer sa cotte suivant ses forces et ses facultés, des deniers de l’octroy, des débits de ville et des blés bien reconnus de la communauté de Gérardmer[2]. »

À plusieurs reprises, le magasinier à sel encourut des procès-verbaux ; ainsi en 1735, le maire Simon Viry et trois jurés, sur la plainte de plusieurs membres de la communauté se rendirent chez le magasinier, Marguerite Michel. Ils constatèrent le mauvais état de ses mesures en plomb, « usées au milieu par les bords, en sorte qu’en faisant passer la trille, elle emportait une partie du sel » ; ces mesures étaient « encrassées de l’épaisseur d’un bon doigt au fond[3]. »

  1. 1593. Comptes du domaine d’Arches, d’après Lepage.
  2. Archives communales A.A.I.
  3. L’imposition du sel en 1778 était de 15.000 livres à Gérardmer.