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voulait pas laisser planer des soupçons aussi injurieux sur la tête de ce digne prêtre. À l’unanimité de ses membres présents, il décida :

Que le dit citoyen Colin, loin d’avoir excité dans aucun tems le trouble dans notre commune, y a au contraire maintenu le calme et la tranquillité de tout son pouvoir, que par sa conduite irréprochable il a toujours joui de la confiance de toute la paroisse, que toujours il nous a exhorté à la paix et à l’union. Considérant qu’il nous a toujours donné l’exemple de la soumission la plus entière aux lois et à toutes les autorités constituées. Considérant enfin que sa conduite publique et privée, soit comme pasteur, soit comme citoyen, est exempte de blâme et de tout reproche. Il a été arrêté spontanément et d’une voix unanime que copie de la présente délibération serait envoyée sur le champ au département par un membre du Conseil général de la commune pour l’inviter à écrire au citoyen Keringer de se rétracter publiquement ou d’administrer des preuves de son assertion, et que pareille copie serait délivrée au citoyen Colin comme une marque de reconnaissance pour les services importants qu’il a rendus et qu’il rend tous les jours à la paroisse, et pour lui servir en cas de besoin.

Peu de temps après, le Conseil général arrêta « D’une voix unanime que le citoyen J.-George Colin, prêtre-vicaire en chef de cette commune, seroit invité à faire la lecture des documents officiels, les jours de décade, ainsi et de la manière qu’il a fait jusqu’à présent et à la satisfaction de tous les citoyens de la commune. »

Cependant l’abbé Colin jugea que l’exercice du culte catholique devenait difficile à Gérardmer ; il donna sa démission de Vicaire en chef, dont il exerçait les fonctions depuis près de 14 ans, en disant « Que dans toute occasion il s’empresseroit de donner des preuves de son attachement à la patrie et en particulier à ses concitoyens de Gérardmer. »

Aussitôt, le Conseil général de la commune lui vota une adresse de remerciements des plus chaleureuse, et l’invita « À rester à Gérardmer en qualité de notable et à vouloir bien continuer de lire les lois comme il l’a fait jusqu’à présent. »