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grand nombre d’habitants, de quitter le sol ingrat qui les a vu naître, pour aller traîner une vie languissante sur un sol étranger[1].

Si ces moyens d’opposition ne suffisaient pas, nous pourrions ajouter que les intérêts mêmes du roi se trouveraient singulièrement lézés. La communauté de Gérardmer paye annuellement 24.593 livres 5 sols au cours du royaume ; il est évident qu’un grand nombre de particuliers étant obligés de faire des émigrations, cette même communauté ne pourrait plus satisfaire à ses charges annuelles.

Tous ces différents motifs, et beaucoup d’autres que nous ne rapportons pas ici, sont d’une trop haute importance pour ne pas être approfondis. Nous sommes donc bien fondés à croire que le Bureau du District voudra bien les appuyer de tout son zèle et de tout son crédit près de la Commission intermédiaire[2].

Indépendamment des délivrances de bois pour affouages et bâtiments, l’administration forestière délivrait facilement des arbres sur pied pour les travaux communaux.

Ainsi en 1730, lors de la construction de l’église, la communauté obtint la délivrance de 500 pieds de bois sur la gruerie de Bruyères, 300 sur celle d’Arches, 250 sur celle de Saint-Dié, tant de sapin que de hêtre.

À la même occasion, S. A. R. accorda 1.050 pieds de bois qui furent répartis par portions égales sur les trois grueries ci-dessus, le plus à portée de Gérardmer[3].

Le relevé des délivrances de bois pour affouages et bâtiments donne, pour la période 1780-1790, une moyenne annuelle de 4 arbres par affouagiste.

Essarts

Les habitants de Gérardmer avaient, dès l’origine, la plus grande latitude pour couper les arbres et broussailles

  1. Cette idée, qui est exprimée d’une façon toute poétique, montre l’attachement des habitants de Gérardmer à leurs montagnes.
  2. Ont signé : Colin, président de l’assemblée municipale ; Lasausse, greffier ; Paxion, syndic ; N. Viry, Garnier, J.-B. Viry, Chipot, Simon, Grossire, députés.
  3. Archives communales D.D.V.