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fait connaître les redevances de deux des chaumes de Gérardmer ; celle de Grouvelin était louée 450 francs par an (le propriétaire était le comte de Viermes) ; elle payait aux fermiers du domaine un impôt de 300 francs par an. La chaume de Belbriette n’était louée que 250 francs ; mais elle payait aux fermiers 450 francs par an.

Vers le milieu du xviiie siècle (1756), les officiers des maîtrises d’Épinal et de Saint-Dié prétendirent enlever aux troupeaux des chaumes le parcours sur les répandises, et aux locataires le droit de prendre du bois dans les rapailles, sous prétexte de les mettre en coupes réglées.

Les marcaires des chaumes s’empressèrent de soumettre le différend au roi Stanislas. Ce dernier – qui fut vraiment pour les habitants de Gérardmer le « bon roi » Stanislas – confirma, par une ordonnance de 1756, les anciens privilèges des fermiers des chaumes pour le pâturage de leurs troupeaux dans les répandises, et le droit de vaine pâture dans les bois de sapins. De plus, les marcaires pouvaient prendre « les bois et branches viciés, les vieux bois gisants, les chablis abandonnés, pour leur chauffage et la cuite de leurs fromages. »

Il leur était défendu « d’abattre aucun arbre vif », et s’ils avaient besoin de bois d’œuvre, il leur en était délivré par les officiers de la Maîtrise, sur la présentation d’un devis de construction ou de réparation[1].

Le Conseil royal des finances et commerce prescrivit en outre l’abornement et la reconnaissance des chaumes.

Les chaumes continuèrent à être amodiées au profit du domaine, et entretenues à ses frais jusqu’à la Révolution. Elles furent alors vendues comme biens nationaux et devinrent

  1. Idem.