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Cette carte fut faite avec un soin et une justesse d’exécution remarquables pour l’époque. Nous en donnons ci-dessous une reproduction en mettant vis-à-vis la situation actuelle des lieux (portion de la Grand’rue).

La procédure recommença à Nancy : ce fut une série d’assignations, lettres, requêtes en nombre considérable. La communauté se fit défendre par un procureur au Parlement de Nancy, Me Jacquinet, et elle sut intéresser son défenseur à sa cause. Elle recourut même aux petits présents, car dans une lettre de 1782, Me Jacquinet écrivit au maire : « Je vous remercie du très beau poisson que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser. »

D’ailleurs, tous les chefs de la municipalité s’occupèrent chaleureusement de l’affaire. Il y a nombre de lettres des maires, syndics et jurés, adressées tant a Me Jacquinet qu’à celui qui prit l’affaire en mains après lui, Me Driant, également procureur à Nancy.

L’arrêt définitif de la cour, confirmé par décret du roi le 3 Mars 1786, fut identique dans ses conclusions à celui du tribunal de Remiremont.

La communauté fit mettre en adjudication le projet de démolition de la rabaissée de Paxion, le 9 Mars 1786, et un reçu de J.-B. Chipot, charpentier à Gérardmer, se montant à 15 livres 10 sols, constate la démolition de cette construction qui avait fait tant de bruit.

À titre de conclusion, il nous a paru intéressant de relever les principales dépenses supportées par la commune dans ce long procès :

{|

|align="center"|1 |Voyages et consultations à Remiremont, Nancy, etc. |align="right"|212 fr. |- |align="center"|2 |Honoraires aux avocats, huissiers, procureurs, notaires |align="right"|373 |- |align="center"|3 |Enquête et contre-enquête |align="right"|162 |- |align="center"|4 |Confection de la carte (plan ci-contre) |align="right"|211 |- |align="center"|5 |Frais d’écriture et de placets |align="right"|77 |- |align="center"| |Total |align="right"|1.035 fr. |}

Quand on voit ce chiffre vraiment considérable pour la partie gagnante, on comprend que ce n’est pas d’aujourd’hui que les procès sont ruineux.

Le tableau de ce peintre représentant deux plaideurs qui sortent du tribunal l’un sans vêtements, l’autre avec une seule chemise, était un tableau d’actualité, même au siècle dernier.

1782. Fac-