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LOUISE
XXXI
LA NUIT D’APRÈS

Dans le sombre wagon qu’une autre nuit ramène.
Tumultueusement soufflant et ballotté
Avec sa cargaison molle de chair hum.aine,
Combien d’êtres humains ont déjà sangloté !

L’un^ qui laisse tomber sa face endolorie
Sur ses deux maigres bras nerveusement croisés,
Abandonne maison, habitudes, patrie,
La caresse des voix et le goût des baisers !

L’autre, blême, appuyant sur la vitre troublée
Son front fiévreux et moite, et d’où la raison fuit,
Sent approcher toujours, de montagne en vallée,
Le lit funèbre où meurt son père, dans la nuit.